- - A quoi cela servirait ? Il m’a déjà oubliée.
- - Pourquoi dis-tu ça ?
- - C’est un garçon. Ce sont tous les mêmes.
- - Ah, le fameux syndrome ! Tous pareils ! Et qu’est-ce que tu leur reproche à ces bons messieurs ?
- - Instables, immatures, irresponsables. Vous voyez le tableau. Je pourrais ajouter incapables de s’engager, coureurs de jupons et… enfin la liste serait trop longue.
- - Les garçons ne sont pas tous les mêmes, tu sais.
- - À une époque peut-être. Quand vous étiez, comment dire…
- - Plus jeune ? sourit Odette.
- - Oui voilà, rougit Julie. Les types de maintenant ont bien changé. Ils n’ont qu’une seule chose en tête et ne veulent pas regarder plus loin que leur nez. Les histoires qui comptent ne les intéressent pas. Je me demande même ce qui les intéresse tout court.
- - Ne sois pas si catégorique. J'en ai vu passer dans cette boutique. Des maris, des amants, des rêveurs, des dragueurs, des papas, des fistons, des jeunes, des vieux, des mignons, des timides. En grattant un peu, on se rend compte de deux choses. Tout d’abord, ils sont tous différents. J’ai même rencontré quelques exemplaires uniques. Inclassables.
- - Et la deuxième ?
- - Ils ne savent pas comment faire avec les dames.
- - Vous dites ça pour me rassurer.
- - Je te dis ça parce que c’est la vérité, gronda la fleuriste. Le plus marquant de tous ceux que j’ai croisé était un sacré spécimen. Il est entré ici comme toi. Après avoir réfléchi pendant vingt minutes devant le magasin.
- - Il voulait devenir fleuriste ?
- - Il désirait parler aux fleurs.